Une loi pour le développement de la médecine traditionnelle vient d’être votée en Chine
Adoptée par l'Assemblée populaire nationale de Chine (APN), cette loi, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2017, permettra aux patients d'avoir davantage accès à une offre de santé plus large.
La loi prévoit de protéger et faciliter le développement de la médecine traditionnelle chinoise, en dictant aux gouvernements régionaux d'établir des entités de médecine traditionnelle dans les hôpitaux publics et les centres de soins destinés aux mères et aux enfants.
Par ailleurs, les praticiens pourront passer des examens afin d'obtenir une licence leur permettant de pratiquer la MTC à l'hôpital ou en clinique, ou de s'installer en cabinet libéral. Jusqu'à présent, ils ne pouvaient obtenir le titre de médecin, qui donne la priorité à la médecine occidentale ou au niveau d'anglais.
La loi stipule enfin que la MTC et la médecine occidentale seront mises sur un pied d'égalité, avec une meilleure formation des praticiens en MTC et une supervision de l'utilisation de produits contenant des pesticides.
Les échanges internationaux et la coopération mondiale pour développer la MTC devraient s'étendre.
En octobre 2015, le prix Nobel de médecine avait été attribué, entres autres, à la Chinoise Youyou Tu, qui a découvert des traitements contre les infections parasitaires et le paludisme. Ce prix honorifique remis à une chercheuse membre depuis 1965 de l'Académie chinoise de médecine traditionnelle chinoise à Pékin - aujourd'hui renommée Académie de Chine des sciences médicales chinoises - avait créé la surprise.
Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), 103 États membres ont approuvé la pratique de l'acupuncture et de la moxibustion (combustion d'une herbe aidant à faire circuler l'énergie vitale), 29 ont des lois sur la médecine traditionnelle et 18 ont inclus l'acupuncture et la moxibustion dans les remboursements médicaux.
En France, certains hôpitaux ont un service d'acupuncture : c'est le cas notamment à Paris de l'Hôtel-Dieu, de Tenon ou de Saint-Jacques.
Tester le moxa : ce qu’il faut savoir
Pendant le soin, on allume le moxa à l’aide d’une allumette, puis on l’approche de points d’acupuncture précis. Le but est de définir au préalable les besoins de la personne et sa condition physique globale. Ensuite, en ciblant les bons points, on vise les bons organes ou les bonnes fonctions. La chaleur stimulante pénètre dans le corps et réchauffe les méridiens, mais sans brûler.
L’intérêt du moxa est de rétablir les déséquilibres pour optimiser le fonctionnement des organes et du corps dans son ensemble. Une fois la circulation des flux relancée, on s’allège ! A la manière d’une détox alimentaire, le corps se débarrasse naturellement de toutes les toxines qui l’encombrent. Le teint est plus lumineux, le grain de peau plus fin. Surtout, on sent revenir en nous une énergie nouvelle.
Il se pratique confortablement installée sur le ventre, je sens une chaleur rassurante envahir tout le corps. L’odeur aromatique qui se dégage du moxa m’emporte à l’autre bout du monde en quelques minutes.
Il faut compter environ 30 € pour 30 minutes. Pour celles, qui ont du mal à lâcher prise, le mieux est encore de faire précéder le moxa d’une petite séance de massage Tui Na relaxant.
La médecine chinoise déclinée en 13 branches
-La branche des maladies des grands vaisseaux sanguins se référait spécialement au traitement des maladies internes de l’adulte ; elle est l’équivalence de la spécialité de médecine interne d’aujourd’hui.
Artères et veines de l’enfant, connue aussi comme la branche de l’enfant, se spécialisait dans le traitement des maladies chez l’enfant. L’équivalent actuel est la pédiatrie. Cette spécialité a commencé sous la dynastie Tang. Sous la dynastie Song, elle s’appelait la branche des petits vaisseaux. Les dynasties Yuan, Ming et Qing ne reconnaissaient pas cette spécialité.
-La branche des femmes est la branche qui traitait les organes génitaux des femmes, équivalente à la gynécologie d’aujourd’hui.
-La branche des vents englobait tous types de maladies de type « vents pathogènes » ou « vents pervers », englobant des maladies comme la fibromyalgie, la lombalgie, la sciatique, la grippe et les douleurs musculaires. Sous la dynastie Song, cette spécialité occupait la seconde place la plus importante sur l’échelle de la médecine, derrière les grands vaisseaux sanguins. Elle avait 80 étudiants à cette époque.
-La branche pour endurcir les os est une spécialité pour traiter les fractures. Elle est aussi appelée la branche des lésions ou la branche des lésions osseuses. Il s’agit de traitements manuels, comme frapper, étirer, presser, la digito-pressure, etc. Elle utilise une force extérieure pour traiter les os, les articulations et les tendons, ainsi que les organes internes qui sont blessés à la suite du même type de cause ou d’origine. Elle serait l’équivalent de la chiropraxie, la kinésithérapie et l’orthopédie modernes.
-La branche de la médecine qui soigne les blessures par armes tranchantes, est celle qui traitait les blessures provoquées par des armes comme les épées, les lances, les flèches, etc.
-La branche des blessures de guerre est une spécialité qui traitait les blessés de guerres par armes blanches, haches, sabres et autres objets de ce genre.
-La branche qui traite les femmes enceintes, est celle qui s’occupe principalement du soin prénatal et postnatal. Aujourd’hui cette spécialité se nomme l’obstétrique.
-La branche des yeux inclut principalement les maladies des yeux et les maladies infectieuses et contagieuses, son équivalent d’aujourd’hui est l’ophtalmologie.
-La branche de la bouche est des dents, traite principalement des dents, de la mâchoire et du maxillaire. Son équivalent moderne est la stomatologie.
-La branche des maladies de la partie superficielle de la peau traite des blessures faites par des coups, des piqûres d’insectes, etc. Ce serait l’équivalent de la dermatologie.
-La branche des plaies et gonflements traite les ulcères, les abcès, la gangrène, les gonflements et œdèmes dus à des causes inconnues.
-La branche zhuyou à l’époque de l’antiquité était une méthode paranormale qui, au moyen d’incantations, soignait les maladies. « Zhu » signifie conjurer, prier ; « you » se réfère à la cause de la maladie. Quand on pratique zhu, la conjuration ou la prière, on invoque un esprit, un fantôme ou quelque chose de cet ordre, et on lui demande d’éliminer la calamité ou la tribulation. Ainsi il fait disparaître la souffrance du patient. Elle s’appelle aussi zhou jing ke, cette méthode inclut aussi l’utilisation d’herbes médicinales, d’amulettes, de symboles dessinés, comme outils pour conjurer. Aujourd’hui, elle correspondrait à ce que nous appelons des pratiques de guérisseurs.
-La branche des livres interdits consiste principalement à soigner ou supprimer la malchance, chasser des fantômes, purger des potions ingérées ou encore raccourcir ou stopper les maladies. Ce pourrait être ce qui est connu aujourd’hui comme l’exorcisme, et entrerait dans le champ du paranormal.
Le moxa : la fumée qui fait du bien
Le moxa est fabriqué à partir d’une herbe prolifique appelée armoise (Artemisia vulgaris). Cette herbe est souvent prescrite en phytothérapie pour des douleurs utérines, telles que celles de l’accouchement, des menstruations accompagnées de saignements abondants, ainsi que pour les problèmes digestifs, les troubles hormonaux et circulatoires.
Avant d’être utilisée pour la moxibustion, l’armoise est transformée en un matériau spongieux appelé laine de moxa.
Selon Lorraine Wilcox, auteur de deux ouvrages sur la moxibustion pour l’usage clinique, les anciens médecins chinois ont choisi l’armoise parce qu’elle avait toutes les qualités requises.
La fumée de l’armoise a un effet calmant sur le système nerveux. Quand le patient s’habitue à cette drôle d’odeur, il peut réellement en profiter.
« Certains patients se détendent dans un agréable repos euphorique au cours de leur traitement », a exprimé Dr Stuardi.
Le moxa peut est bénéfique dans de nombreux cas, mais il est déconseillé en cas de fièvre, d’infection, d’eczéma et d’autres signes d’excès de chaleur. Les points sur l’abdomen doivent être évités dans les premiers mois de grossesse.
Les techniques de moxa sont divisées en deux catégories : directes et indirectes. La méthode directe, qui exige un praticien qualifié, propose une combustion directement sur la peau. Avec la méthode indirecte, une braise de moxa diffuse la chaleur à environ 3 centimètres du corps.
La méthode indirecte est facile à apprendre et souvent, le praticien peut donner au patient un bâtonnet de moxa et le point d’acupuncture sur lequel il faut le maintenir afin de poursuivre le traitement à domicile.
On place la chaleur au-dessus du point prescrit et on la retire quand il fait trop chaud pour que la région refroidisse quelques secondes, puis on reprend le traitement.
Le Dr. Stuardi explique à ses patients qu’il faut supporter la chaleur jusqu’à ce qu’elle pénètre profondément dans les tissus. « Une fois que vous avez ressenti la chaleur pénétrer, vous savez que vous avez fait du bon travail et vous pouvez éteindre le bâton », indique-t-elle. Une séance dure habituellement entre 5 à 10 minutes.
On trouve le matériel pour le moxa sur Internet et dans les écoles d’acupuncture, dans une diversité de formes et de tailles : des cigares aux cônes avec un embout adhésif, à laine de moxa.
Il existe aussi un bâton de moxa, sans fumée, axé sur le charbon de bois pour ceux qui veulent éviter la fumée et l’odeur. Le Dr. Stuardi estime cependant que ceux-ci sont moins efficaces.
« J’essaie de ne pas utiliser le moxa sans fumée, à moins que, pour une raison quelconque, ce soit le seul produit disponible », confie-t-elle.